Une de mes premières peintures
une nuit blanche
passée avec le noir et l'or,
dans un émerveillement total.
Le déferlement continu
de la cascade dans la nuit,
juste sous ma fenêtre,
me donnant un goût de l'éternelle Création,
de la vie et de la mort,
en mouvement perpétuel,
dans une danse parfaite.

Sur une île thaïlandaise,
les couleurs des poissons
et du soleil dans l'eau
ont inspiré cette peinture
faite à l'eau de mer,
lors d'une retraite solitaire
annonçant un changement de vie.

Une peinture spontanée
venant du cœur...
Célébrer la beauté
de la joie intérieure.

La veille, j'avais observé
et absorbé en silence,
le geste d'une artiste Japonaise.
Le toucher parfois vif, parfois tendre,
de son pinceau sur le papier.
Cette danse si vivante du pinceau,
entre l'eau, la palette et le papier
et ses instants de pause dans l'espace,
le temps de mieux voir...

Où s'envolent les âmes
lorsque le corps meurt ?
Est-ce un retour à la lumière,
dans laquelle tout disparaît
dans un éblouissement total ?
Ou bien un simple retour
à la terre ?

Continuelle naissance
sous différentes formes ?

La créativité inouie de l'existence,
m'inspire, m'émerveille
et me donne envie
de fermer les yeux,
de plonger
dans un instant de silence,
remplie de gratitude,
ici, maintenant.

Sur un toit en terrasse,
parmi l'abondance
des arbres en fleurs,
dans le jardin de Krishna, aux Indes.
J'ose jouer avec beaucoup d'eau
pour cette acrylique.
Il fait une chaleur torride;
je me laisse guider
par le chant de milliers d'oiseaux
et le silence profond de la forêt.

L'énergie pure, directe,
au-delà des mots,
qui affirme
et dit oui à ce qui est,
ici et maintenant.

Quelques temps après ton envol,
tu es apparu
au cœur de cette peinture.
Quelle émotion
en cherchant à transmettre
ton incroyable présence,
à la fois absente et si vivante !

Ancré dans la terre,
la tête dans le ciel,
témoin de tout ce qui est présent,
réceptif à la vie:
au vent, à la pluie comme au soleil,
au chant des oiseaux.
L'esprit invisible de l'arbre
a toujours été une présence bienfaisante
pour le sage.

Lors d'un voyage en Inde,
nous étions un groupe de peintres,
dans un grand jardin tropical,
tôt le matin, au milieu des musiques des temples
et du chant de centaines d'oiseaux...
dans un silence parfait !
En voyant l'intensité des couleurs
qui surgirent sur mon papier,
alors que je désirais peindre quelque chose de doux,
doux comme ce matin magique
au milieu des musiques et du chant des oiseaux...
je dus abandonner toute idée...
et laisser faire chaque geste
pour tenter de m'approcher
de cette dimension profonde et lumineuse,
toute en silence, qui m'habitait.

A la lumière des bougies,
au cœur de la nuit,
dehors, dans le jardin, en groupe,
nous expérimentons
le lâcher-prise dans l'obscurité
et laissons le geste et son mouvement
dire avec force et simplicité,
une atmosphère
de nuit tropicale indienne,
parmi le croassement
de grenouilles et de crapauds
en grande symphonie d'amour.

La douceur d'une nuit chaude,
le murmure de l'océan
sur la terre indienne;
mon cœur déborde
d'un chant poétique,
en gratitude pour cette vie,
si belle, si belle !

Délicates, sur la plage,
ces petites fleurs
s'ouvrent au feu du soleil,
au vent chaud et salé,
et la nuit se protègent
de la lumière lunaire.

Le désir de peindre
leur simplicité
et leur force cachée.

Le feu des couleurs
qui surgit sur le papier,
toutes ces plantes vertes
qui demandent
à être absorbées,
observées, senties...

Jouer avec elles,
sans rien de sérieux,
jouer à les rendre reines,
les laisser me dire leur présence,
leur silence et toute leur beauté.

Le changement des couleurs...
Après avoir été exposée
à la lumière du soleil
pendant des années.
Une peinture que je perçois "vivante".
qui évolue, se transforme...
toujours en beauté !

L'eau, l'aquarelle,
une douceur toute féminine.
Exprimer la poésie du cœur
avec le mouvement,
la danse des couleurs...
Oser rester dans la douceur
jusqu'au bout.

Lumière de la Toscane,
en un après-midi d'août.
Encore éblouie
par les couleurs indiennes,
qui habitent mon cœur.
Danse des couleurs,
célébration de la lumière !

Un coucher de soleil
tout en orangés,
dans une lumière dorée
éblouissante de douceur.
Tu t'enflammes et te réchauffes
avant les grands froids,
le profond sommeil de l'hiver.

J'aime te rencontrer chaque soir
lorsque je remonte de la vallée
et des activités quotidiennes
frénétiques des citadins.

Toi, toi tu ne bouges pas,
laissant les vents,
les nuages et les oiseaux
te traverser.
Tu me reçois, dans ta belle
présence transparente
si douce et réconfortante.

Pleine lune,
tu ne me laisses pas dormir,
émue par la beauté de cette nuit.
Je veille, comme les étoiles,
jusqu'au petit matin
et l'annonce d'un jour nouveau.
La nuit est bien trop lumineuse
pour dormir,
le jour et toutes ses préoccupations
viendra bien assez tôt.
Abreuvons-nous de cette immensité
profonde et silencieuse, si fraiche !

La présence de cet arbre
merveilleux,
me rappelle la mienne,
celle d'une vagabonde,
citoyenne du monde,
ancrée dans la terre des humains,
la tête et le cœur conscients
de l'insondable et inséparable
beauté et mystère de ce monde.

Un jour d'hiver à Santa Fé.
L'immensité du désert
recouvert de neige
éblouit sous le ciel pur.
Le vent glacial transperce les os.

Le printemps va-t-il jamais revenir ?
Où est mon bien-aimé ?